Avez-vous cotisé à votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour l’année d’imposition 2023 ? Il n’est pas trop tard pour le faire. Le REER est un programme régi par le gouvernement fédéral vous permettant d’amasser des fonds pour votre retraite, tout en économisant sur vos impôts. De façon générale, tout revenu accumulé dans le régime est exempt d’impôt pendant la période où les fonds demeurent dans le régime. De plus, vous pouvez déduire de votre revenu annuel imposable le montant de vos cotisations REER. Pour plusieurs, le REER représente une source importante de revenu de retraite. En investissant dans votre régime d’épargne-retraite, vous investissez dans votre futur. Vous avez jusqu’au 29 février 2024 pour le faire.
Voici notre guide REER pour l’année d’imposition 2023.
• Quel est le montant maximal ?
Le plafond de cotisation pour l’année d’imposition 2023 est de 30,780 $ et de 31,560 $ pour l’année 2024. Cependant, le montant auquel vous avez droit ne peut excéder 18 % de votre revenu gagné (excluant les revenus de pension et de placement) au courant de l’année. Par exemple, si vous avez gagné 80,000 $ en 2022, votre montant maximum de cotisation sera de 14,400 $ pour 2023. Toutefois, si vous êtes membre d’un régime de pension au travail, votre limite peut être diminuée par le facteur d’équivalence. Si vous n’avez pas versé le montant maximum dans votre REER au cours des dernières années, il est fort probable que vous ayez des droits de cotisations non utilisés et donc votre montant maximal sera plus élevé. Pour savoir combien vous pouvez investir cette année, vous pouvez soit consulter la page 3 de votre dernier avis de cotisation fédéral, soit consulter votre accès à Mon Dossier sur le site de l’Agence du Revenu du Canada (ARC) ou téléphoner directement l’ARC.
• Une déduction sur votre déclaration de revenus
L’un des avantages du REER, c’est que ce dernier vous permet de faire fructifier votre argent à l’abri de l’impôt. Également, il est possible pour vous de déduire le montant de votre cotisation de votre revenu total et ainsi diminuer votre revenu imposable. Les fonds investis dans un REER deviennent imposables lors d’un rachat. Voilà pourquoi il est recommandé de retirer les sommes de votre REER qu’une fois à la retraite alors que votre taux marginal d’imposition est généralement plus bas.
• Vous prévoyez acheter votre première maison
Si vous prévoyez faire l’achat de votre première maison, le REER peut devenir intéressant. Le régime d’accession à la propriété (RAP) vous permet d’utiliser votre REER comme mise de fonds, et ce, sans payer d’impôts lors du retrait. Le retrait maximal pouvant être effectué du régime enregistré d’épargne-retraite (REER) dans le cadre du RAP est maintenant de 35 000 $. Pour être admissible, vous devez être considéré comme l’acheteur d’une première maison et devenir propriétaire de cette demeure principale avant le 1er octobre de l’année suivant celle de votre retrait.
• Un retour aux études
Si vous voulez effectuer un retour aux études, il existe un programme appelé régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP). Semblable au RAP, celui-ci vous permet de retirer des fonds, sans imposition, de vos REER afin de financer votre formation, vos études ou celles de votre conjoint. Pour bénéficier du REEP, vous ou votre conjoint devez être inscrits à temps plein à un programme de formation admissible. Le maximum que vous pouvez retirer est de 10 000 $ par année jusqu’à la limite totale de 20,000 $.
• REER VS CELI
Depuis l’instauration du CELI en 2009, nombreux sont ceux qui se posent la question suivante : quel véhicule du REER ou du CELI devrait être privilégié ? Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte, si bien qu’une analyse rigoureuse s’impose avant d’effectuer une contribution à l’un ou l’autre des 2 régimes. Voici quelques généralités qui pourraient vous permettre d’effectuer une décision éclairée lors d’une prochaine cotisation.
D’un point de vue strictement fiscal, si le taux marginal d’imposition à la retraite (ou lors des retraits) est inférieur au taux marginal d’imposition au moment de la contribution, il faut opter pour le REER. Autrement, il est plus avantageux de privilégier le CELI. Dans le cas théorique où les taux sont égaux, les deux régimes sont équivalents. Or, la réalité est plus complexe que cela. Il peut être particulièrement difficile de prévoir à quel moment et surtout à quel taux marginal d’imposition une contribution sera retirée. De plus, une contribution au REER, diminuant ainsi le revenu net familial, peut permettre à un ménage de devenir admissible à certains crédits d’impôt. Il s’agit d’un aspect non négligeable.
Il faut également s’attarder à l’usage éventuel des sommes investies. Si vous pensez utiliser ces sommes pour divers projets à court ou moyen terme, il vaut mieux privilégier le CELI. Non seulement n’y aurait-il aucun impact fiscal lors du retrait, les montants des retraits créent de nouveaux droits de cotisation l’année suivante dans le CELI alors qu’ils sont perdus au niveau du REER. Or, si les fonds sont destinés à la retraite, il serait pertinent d’opter pour le REER, particulièrement dans les cas où le taux marginal d’imposition lors des années de travail surpasse celui à la retraite.
En cas de doute, il est recommandé de consulter un conseiller financier. Nos spécialistes en planification financière peuvent vous aider à déterminer lequel du CELI ou du REER serait le bon choix selon votre situation financière.
• Diminuer votre revenu annuel pour bénéficier de divers crédits d’impôt
Si vous avez bénéficié d’une augmentation de salaire, il est possible que vous perdiez certains crédits d’impôt fédéraux ou provinciaux. Par exemple, une augmentation de 1,000 $ de votre revenu annuel pourrait vous faire perdre pratiquement le même montant en crédit d’impôt. Il peut donc être avantageux pour vous d’investir ce surplus dans votre REER afin de diminuer votre revenu annuel et ainsi profiter de ces programmes ou du moins ne pas les perdre.
• Le REER au nom du conjoint
Le REER peut devenir un outil de fractionnement de revenu. En effet, un REER au nom du conjoint permet de fractionner vos revenus de retraite en cotisant une portion de votre cotisation admissible dans celui de votre conjoint diminuant ainsi votre maximum déductible au titre de votre propre REER. Il est important de mentionner que les montants cotisés appartiennent au conjoint, mais que s’il y a retrait dans les trois ans suivant la cotisation, c’est le cotisant qui sera imposé. Seules les nouvelles cotisations seront acceptées, ce qui rend impossible un transfert des fonds de votre REER individuel à un REER de conjoint. Il est très important de noter que la somme que vous versez dans le REER de votre conjoint ne peut dépasser votre propre plafond de cotisation. Il est possible de cotiser au REER de notre conjoint jusqu’à l’âge de 71 ans.
• Emprunter pour cotiser
Il est possible pour un particulier d’effectuer un emprunt pour investir dans un REER, ce qu’on appelle une stratégie d’effet de levier. Cette option doit être évaluée avec précaution puisque le profil financier de chacun est différent. Il est souvent plus avantageux de faire de l’épargne pour éventuellement investir dans un REER plutôt que d’emprunter. De plus, les intérêts sur l’emprunt ne sont pas déductibles.
• Après 71 ans
Qu’arrive-t-il au REER après avoir atteint l’âge de 71 ans ? À cette période de votre vie, il vous faudra convertir les sommes investies dans votre REER, et ce, avant le 31 décembre de l’année pendant laquelle vous allez célébrer vos 71 ans, dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FEER). Vous pouvez également vous orienter vers l’achat d’une rente. Autrement, la valeur des biens du REER devra être incluse dans vos revenus de l’année.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions, nos spécialistes peuvent vous aider.